Mansour Faye, Diouf Sarr, Matar Bâ… dans le collimateur de la Haute Cour de justice

Le rideau est sur le point de se lever sur l’un des volets les plus redoutés de l’affaire des 1000 milliards de francs Cfa du Fonds Covid-19. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, les pas s’accélèrent, les regards se croisent avec gravité, les dossiers circulent à huis clos. En coulisses, le ballet parlementaire s’organise : la commission des Lois pourrait être convoquée dans les plus brefs délais. Objectif ? Déclencher la procédure de mise en accusation contre les anciens ministres impliqués dans la gestion des fonds.

Dans le viseur, plusieurs poids lourds de l’ancien gouvernement : le ministère de la Santé alors dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, celui des Sports confié à Matar Bâ, le ministère des Mines, et celui du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, tenu par Mansour Faye. La liste pourrait s’allonger au rythme des révélations et des preuves collectées. «La machine judiciaire est en pleine marche», confie des sources de L’Observateur. Et dans son sillage, elle entraîne la représentation nationale, sommée d’agir. Car seule l’Assemblée nationale, via une décision de la commission des Lois, peut autoriser la Haute cour de justice à ouvrir des auditions. Un mécanisme lourd, certes, mais redoutablement précis.

Et les fondations de cette procédure reposent sur un document clé : le rapport de la Cour des comptes. Les magistrats y relèvent, noir sur blanc, des «anomalies financières graves» dans l’utilisation des deniers publics. Derrière les articles, les votes à venir, les noms cités, c’est une opération vérité que l’État semble enclencher, à pas comptés, mais déterminés. Dans les semaines à venir, l’enceinte de l’Assemblée pourrait devenir le théâtre d’une clarification historique, au nom de la transparence et de la justice.