Ivre mort, Gorgui Bâ a tué son compagnon de beuverie avec lequel il sortait d’un bar. Il a été jugé coupable par la chambre criminelle.
Célibataire sans enfant, Gorgui Bâ, a été attrait vendredi dernier devant la barre de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Louga. Poursuivi pour meurtre, l’accusé qui avait tué à coups de coupe-coupe son ami intime, a plaidé coupable.
C’est un jour de décembre de l’année 2022 que la vie bascule autant pour Gorgui Bâ, que son proche ami. L’accusé s’en rappelle encore comme si c’était hier. Il en a donné les moindres détails aux juges lors de son procès. « Ce jour-là, mon ami et moi, nous étions donnés rendez-vous dans un bar de Linguère. Nous avions beaucoup bu, en devisant sur tout et rien à la fois. Sans que rien ne le laisse présager, une dispute a éclaté au cours de laquelle nous en sommes venus aux mains », se remémore-t-il. Devant tant de grabuge, Gorgui et son ami ont fini par être chassés par le propriétaire du bar, désireux de préserver le calme de ses clients. Dehors, Gorgui dit en avoir fini avec la bagarre, qu’il prenait le chemin du garage de Barkédji, décidé à rentrer tranquillement chez lui. « Dès que je suis arrivé sur les lieux, mon ami qui me suivait, m’a donné un violent coup de bâton ». Le bourreau riposte, d’une manière disproportionnée, en donnant deux coups de machette à son ami. Le touchant à l’épaule et à la tête. Il n’attendra pas ensuite son reste. Devant la vindicte populaire, témoin de l’agonie de la victime, Gorgui prend la fuite. Devant la barre, il a regretté autant son geste que son attitude. « J’ai donné des coups à l’aveuglette. J’étais très alcoolisé. Je ne pouvais même tenir debout », a continué le prévenu en montrant sa peine de devoir vivre avec le meurtre de son ami d’enfance. Une amende honorable qui semble avoir laissé le parquet de marbre.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public est d’avis que le crime de meurtre est caractérisé dans la mesure où l’accusé a porté deux coups de machette à sa victime. Gorgui avait la ferme volonté, pense-t-il, de faire mal et de tuer. « L’ivresse qu’il invoque pour se tirer d’affaires, n’est pas un alibi », a conclu le maître des poursuites en requérant une peine de 10 ans de réclusion criminelle. La défense, assurée par Mes Baba Diop et Daouda Kâ, a beau plaidé pour une disqualification des faits en coups mortels. Elle n’a pas été entendue par la chambre criminelle qui a condamné Gorgui Bâ à 10 ans de réclusion criminelle.