Le secrétariat du comité central du PITSénégal sur la situation politique et sociale du pays marquée principalement par l’offensive sans précédent du gouvernement contre les travailleurs, menaçant leurs emplois et leur pouvoir d’achat constate avec regret qu’il a vainement attendu un prompt communiqué du ministre porte-parole du gouvernement. En septembre 2024, en effet le Pit, par la voie de son Secrétaire général, Samba Sy et non moins ancien ministre du Travail et des Organisations professionnelles, alertait sur une probable baisse par le gouvernement « des salaires des fonctionnaires et les pensions ». Le Gouvernement par la voix de son porte-parole avait évoqué des « allégations dénuées de fondements » non sans faire dans la menace
Selon le PIT celui-ci aurait dû, à défaut de rappeler à son collègue Secrétaire Général du gouvernement que l’orthodoxie en matière de gestion étatique ne lui confère pas certains rôles, préciser qu’il n’est pas dans les intentions des « très hautes autorités du pays » de s’en prendre aux salaires des travailleurs sénégalais – et surtout pas pour satisfaire aux injonctions du Fonds Monétaire International !
« Pour mémoire, en septembre 2024, ce même ministre s’était empressé de réagir, avec un ton comminatoire et un aplomb certain, à une alerte du Parti de l’Indépendance et du Travail qui soulignait que, malheureusement, la trajectoire empruntée conduisait le Sénégal dans une voie sans issue. Aujourd’hui, le temps, ce juge infaillible, a rendu son verdict » savoure le PIT.
En moins d’un an, poursuit-il, le gouvernement en est à annoncer aux Sénégalaises et Sénégalais, déjà éprouvés, qu’ils devront supporter « une hausse du prix de l’électricité et du carburant ; une réduction des revenus pour certains travailleurs, sous prétexte de « gros salaires » ; une pression fiscale accrue et inédite ; des licenciements massifs dont le caractère abusif est, à tout le moins, choquant. Tout cela dans un climat de dialogue social quasi inexistant, alors que le pays est plongé dans une crise aggravée par les choix erratiques du nouveau régime ».
Le Secrétariat du Comité Central estime que le récent et très léger « Rapport de la Cour des Comptes », utilisé à des fins obscures, ne fera qu’accentuer les tensions et saper la confiance de nos partenaires.
« C’est donc dire que le Sénégal est bel et bien dans l’œil du cyclone ! Des solutions existent pourtant. La première relève du bon sens : le gouvernement doit descendre de son piédestal, accepter d’engager un dialogue avec les travailleurs, leurs organisations et, plus largement avec l’ensemble des citoyens sénégalais, pour rechercher les meilleures réponses aux problèmes actuels. La deuxième est toute aussi évidente : le gouvernement doit réduire le train de vie de l’État en commençant par la Présidence de la République, la Primature, l’Assemblée nationale et les nombreuses agences budgétivores, dont certaines sont de surcroît inutiles. Enfin, une troisième solution s’impose : la reddition des comptes, nécessaire et opportune, ne doit pas être détournée en règlements de comptes au risque de transformer le pays en une zone de non droit et de tension permanente. Dans un monde ouvert, chaque signal envoyé est déterminant » indique-t-il.
Enfin le Secrétariat du Comité Central du PIT exprime son soutien indéfectible à tous les travailleurs du pays dans leurs luttes pour la préservation de leurs emplois et de leur droit à une vie digne. Par-dessus tout, le PIT-SENEGAL met en garde le gouvernement contre toute tentative de céder aux injonctions du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale dont les thérapies, appliquées sans nuance, ne produisent d’expérience que malheurs et désolations.