Plus de 1500 sénégalais sont menacés d’expulsion des Etats Unis depuis la réélection du Président Trump. Certains vivent cloîtrés chez eux de peur de se faire arrêter. Pour Mohamadou Manel Fall les autorités sénégalaises doivent se faire entendre pour rassurer ses compatriotes.
Depuis l’annonce par Donald Trump de nouvelles mesures visant à expulser massivement les immigrés en situation irrégulière, l’angoisse s’est installée dans la communauté sénégalaise aux Etats Unis. Selon Mohamadou M Fall, un sénégalais vivant au pays de l’oncle Sam, « cette peur n’est pas une abstraction. Elle se traduit par des vies mises sur pause, des familles plongées dans l’incertitude et des hommes et des femmes contraints de s’effacer pour survivre ».
D’ailleurs, « à l’un des Keur Serigne Touba, qui nous sert de lieu de rencontre hebdomadaire, un jeune Sénégalais à peine la vingtaine me confiait récemment avoir pris la décision de ne plus sortir travailler, de peur de se faire arrêter et expulser. Il vit cloîtré depuis des semaines, sans savoir combien de temps encore il pourra tenir. Il n’est pas un cas isolé. Ces jeunes, pour la plupart, ont traversé des épreuves inimaginables, bravant les routes du Nicaragua et d’autres chemins périlleux pour chercher une vie meilleure. Aujourd’hui, ils se retrouvent piégés dans l’ombre, sans repères ni solutions ».
Il a ainsi demandé au Chef de l’Etat de réagir au moins sur leur cas. « Monsieur le Président, ces Sénégalais ont besoin de sentir qu’ils sont protégés, qu’ils comptent pour la Nation.
Ils n’entendent aucune parole officielle qui leur assure que leur pays ne les abandonnera pas. Pourtant, ils sont nombreux, éparpillés à travers les États-Unis, souvent loin de New York où se trouve le seul consulat du Sénégal. Dans des villes comme Cincinnati, Dallas ou Chicago, où ICE a commencé les arrestations et les renvois, ils sont livrés à eux-mêmes, sans assistance juridique ni soutien institutionnel. Nous essayons, dans nos communautés, de les aider, d’apporter du réconfort et de l’entraide, mais nos moyens sont dérisoires face à l’ampleur de la détresse. Ils ont besoin d’une réponse nationale. Il est impératif de renforcer les services consulaires, avec des représentants dans plusieurs États où la communauté est vulnérable. Envoyer un message fort et public pour que nos compatriotes sachent qu’ils ne sont pas seuls ».
Au-delà il a préconisé un accompagnement de ceux qui souhaitent rentrer, avec un plan structuré pour leur réintégration. Mais aussi de mettre en place une aide humanitaire immédiate pour les plus précaires et offrir un accompagnement juridique et psychologique face aux expulsions.
« Ils ne demandent qu’une chose : savoir que leur pays est avec eux. Ils veulent sentir qu’ils ont une place dans votre vision, que leurs sacrifices et leurs rêves ne sont pas ignorés. Ils méritent de se sentir soutenus et protégés, peu importe où ils se trouvent. Les épreuves qu’ils traversent aujourd’hui ne doivent pas être vues comme un poids. La Vision 2050 n’aura de sens que si elle repose sur l’unité d’une nation qui protège et soutient ses enfants » a-t-il conclu.