Bassirou Diomaye Faye inaugure l’année judiciaire : un plaidoyer pour une justice moderne et accessible

En ce début d’année, la République du Sénégal a vécu un moment solennel et décisif avec la cérémonie officielle de rentrée des Cours et Tribunaux, présidée par Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, Président de la République. Cet événement, qui s’est tenu dans la majestueuse salle d’audience de la Cour suprême, a réuni les plus hautes autorités judiciaires, politiques, administratives et diplomatiques du pays, sous le sceau de la réflexion et de l’engagement pour une justice au service de la Nation.

Dans son allocution empreinte de solennité, le Chef de l’État a d’abord rendu un hommage appuyé aux figures éminentes du monde judiciaire récemment disparues. Il a ensuite salué les nouvelles autorités judiciaires, soulignant leur mérite et leur engagement au service de la justice sénégalaise. 

Une justice au cœur de la République

Le Président Faye a réaffirmé le rôle central de la justice dans la consolidation de l’État de droit, la protection des libertés fondamentales et la garantie de l’équilibre social. En évoquant la justice comme « rempart contre l’arbitraire et non instrument d’arbitraire », il a rappelé les attentes des citoyens face à une institution judiciaire plus humaine, accessible et performante. L’un des points saillants du discours présidentiel a été la mention des Assises de la Justice, une initiative phare visant à réformer et moderniser le système judiciaire. Ces assises inclusives ont permis un diagnostic profond des dysfonctionnements du secteur et ont donné lieu à des recommandations concrètes, actuellement en cours d’élaboration par un comité dédié. 

Le droit de grève : équilibre entre libertés et ordre public

Le thème de cette année, « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public », a été abordé avec une analyse fine des enjeux. Le Président Faye a rappelé que le droit de grève, consacré par la Constitution et les normes internationales, est une composante essentielle de la liberté syndicale. Cependant, il a insisté sur la nécessité de concilier son exercice avec le respect de l’ordre public, la continuité des services essentiels et la préservation de l’intérêt général. Saluant les contributions éclairantes des magistrats sur cette thématique, il a plaidé pour des réformes juridiques encadrant davantage ce droit, tout en préservant son essence démocratique. Le Chef de l’État a également exhorté les inspecteurs du travail, les magistrats et le Haut Conseil du Dialogue Social à promouvoir la conciliation et le dialogue social pour prévenir les conflits collectifs. 

Réformes structurelles et modernisation du secteur judiciaire

L’attention particulière portée à l’assistance judiciaire a marqué une autre étape clé du discours. Le Président Faye a annoncé la formalisation imminente de ce dispositif, jusqu’ici régi par un protocole provisoire datant de 2005. Cette réforme vise à élargir l’accès à la justice, notamment pour les victimes en matière civile, souvent confrontées à des coûts prohibitifs. En outre, la formation des avocats a fait l’objet d’un appel à l’action. Conformément aux exigences de l’UEMOA, le Sénégal devra mettre en place un centre de formation professionnelle des avocats ou, à défaut, recourir à des structures reconnues. Le Président a ainsi invité le Barreau et le ministère de la Justice à collaborer pour organiser les cours préparatoires indispensables à l’examen d’aptitude. 

Une vision tournée vers l’avenir

Inscrivant son action dans le cadre de l’« Agenda national de Transformation Sénégal 2050 », le Chef de l’État a souligné l’importance d’une justice forte et équitable pour garantir la stabilité sociale et politique du pays. Il a appelé à un sursaut éthique et professionnel de tous les acteurs judiciaires, insistant sur leur rôle crucial dans la cohésion nationale et la préservation de la paix sociale. 

La cérémonie s’est conclue par des vœux adressés à l’ensemble des membres de la communauté judiciaire. Le Président Bassirou Diomaye Faye a ensuite déclaré officiellement ouverte l’année judiciaire 2025, marquant ainsi une étape importante dans l’histoire institutionnelle du Sénégal. 

Ce discours inaugural traduit la volonté ferme du Président de faire de la justice un pilier de la République et un outil de progrès social. En plaçant l’équilibre entre libertés individuelles et ordre public au cœur des priorités nationales, il invite les acteurs judiciaires, politiques et sociaux à s’unir pour bâtir un Sénégal où prospérité et équité vont de pair.  Par cette allocution, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son ambition de moderniser le système judiciaire sénégalais, dans un esprit de réforme, de concertation et d’excellence. Une vision qui, sans nul doute, marquera les jalons d’une justice plus juste, plus proche et plus forte.