Loi d’amnistie : le secrétariat du comité central du PIT pour que les responsabilités de chacun soit situées

Le Secrétariat du PIT-Sénégal dans un communiqué dit avoir suivi avec attention, le 27 décembre 2024, la tardive Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier Ministre Ousmane SONKO. En ce qui concerne la loi d’amnistie de mars 2024, le PIT-Sénégal rappelle avoir déjà clairement annoncé, lors du dernier Dialogue national des 26 et 27 février 2024, convoqué par le Président Macky Sall, sa ferme opposition à son adoption.

Selon le PIT-Sénégal aucune violence physique, morale ou politique ne doit être amnistiée et mise sous silence dans l’intérêt de desseins politiques d’un cynisme sans nom, surtout lorsque cela se termine par des morts, des blessés et des traumatismes dont il sera difficile de se remettre.

« Pour rappel, notre prise de position avait pu gêner certains alliés au sein de Benno Bokk Yakaar, mais le PIT-Sénégal demeure convaincu qu’une justice impartiale, indépendante est essentielle pour éviter que notre société ne sombre dans la barbarie. Une loi d’amnistie ne doit pas être une prime à l’impunité comme ce fut le cas avec la loi Ezzan dans l’affaire de l’assassinat de Maître Babacar Sèye en 1993, ainsi que dans celle de l’agression du leader politique Talla SYLLA en 2003 » indique le PIT. Mais si l’Assemblée nationale décidait d’abroger la loi d’amnistie, qui n’aurait jamais dû être adoptée, des questions difficiles se poseraient, ajoute-t-il. « Par exemple, de nombreux présumés acteurs ou instigateurs des violences de 2021 à 2024, de tous bords, ont été libérés dont l’actuel Premier Ministre, lui-même. Quel sort leur réserverait-on? Faudra-t-il rappeler que l’actuel Premier Ministre avait refusé de se présenter à la convocation d’un juge? Notre Nation n’a jamais connu l’abrogation d’une loi d’amnistie juridiquement complexe car touchant aux principes de l’État de droit, à la sécurité juridique et à la stabilité des actes législatifs. Ne risquerions-nous pas d’ouvrir la boîte de Pandore? » s’interroge le PIT.

Si le PIT-Sénégal est pour la reprise des enquêtes et des auditions liées aux violences, afin que chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais soient clairement informés des responsabilités de chacun, il indique ne pas militer pour la réouverture du cycle de tensions ayant conduit notre pays au bord du précipice.

Sur un autre plan fera savoir le PIT, la tardive DPG du Premier Ministre Ousmane SONKO n’est en réalité qu’une profession de foi survenant après les élections, reprenant de nombreuses idées du référentiel « Sénégal 2050 », dont des pans entiers étaient déjà présents dans le « Plan Sénégal Émergent > ». Au point de devoir rappeler à son énonciateur que l’exercice du pouvoir requiert tout autre chose que de discourir sans fin en totale incohérence avec les actes posés et au mépris de la souffrance pourtant réelle de ses compatriotes! « Autrement, comment décemment parler d’indépendance de la justice et de protection « des interférences avec la justice », de volonté d’éviter la chasse aux sorcières » et la vengeance », lorsque -entre autres Moustapha DIAKHATÉ, homme politique ayant exprimé son opinion sur les résultats des élections croupit en prison au moment de la DPG? Le PIT-Sénégal réitère son soutien indéfectible à Moustapha DIAKHATE victime d’une injustice manifeste, alors que, durant et avant les dernières élections législatives, d’autres acteurs politiques ont tenu des propos bien plus graves, avec pour conséquence des violences physiques et matérielles, sans jamais avoir été convoqués par un quelconque procureur. Et que dire de la brutale éviction de Barthélémy Toye DIAS, pourtant Maire élu de Dakar, tout en étant opposant au régime précédent, naguère ami et grand allié de Monsieur Ousmane SONKO et du PASTEF durant les dernières élections municipales ? N’est-il pas manifeste que les règles de droit s’appliquent à certains suivant les rapports qu’ils ont avec le nouveau pouvoir? » lit-on sur le document.

Une note positive tout de même pour cette DPG indique le PIT avec les derniers mots du Président de l’Assemblée nationale, Malick NDIAYE, concluant le débat et rappelant que l’Assemblée, à travers ses élus, a le devoir d’être un partenaire du Gouvernement, en relayant les doléances des populations et en contribuant activement à l’élaboration de lois pertinentes », tout en restant une vigie, gardienne de l’intérêt général, dépassant « les clivages et les débats partisans ».