Une information parue en fin de semaine dernière révélait une décision du Ministère de l’Éducation Nationale, dirigé par Moustapha Mamba Guirassy, d’exclure les enfants dont la déclaration à l’état civil a été effectuée tardivement des concours d’entrée aux lycées d’excellence. Le Ministère a apporté une précision dans ce sens.
Seydi Gassama, défenseur des droits humains, avait critiqué une telle décision. « La décision du Ministère de l’Éducation Nationale d’exclure les enfants déclarés tardivement à l’état civil des concours d’entrée aux lycées d’excellence est injuste et doit être revue. L’État ne doit pas faire payer aux enfants les négligences de leurs parents ou les actes frauduleux des officiers d ‘état civil. »
A la suite de ces informations, le Ministère de l’Education nationale à apporter des précisions afin d’éclairer l’opinion publique. « Aucun candidat dont le dossier est conforme aux textes qui régissent les concours jusque-là n’a été exclu » a-t-il fait savoir.
« Sur les dispositions en vigueur et mentionnées dans les arrêtés qui organisent les concours des écoles d’excellence, notamment le Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel (LSED), le Lycée d’excellence Mariama Bâ de Gorée (LEMBA), et le Collège DARA RAMA, il s’agit de jugements supplétifs d’état civil et non de déclarations tardives. À cet effet, les jugements supplétifs acceptés sont les suivants 2 ans au plus après la naissance pour le LSED et le LEMBA, 5 ans au plus après la naissance pour le DARA RAMA ».
Ces critères selon la même source ont été établis dans un souci d’équité et d’égalité des chances pour garantir une évolution harmonieuse au sein des établissements d’excellence.
« L’objectif principal est de maintenir des tranches d’âge homogènes parmi les élèves, particulièrement dans le contexte de l’internat ».
Conscient des enjeux et des situations particulières que peuvent rencontrer certaines familles, le Ministère de l’Éducation nationale indique travailler actuellement avec des experts juridiques et des spécialistes de l’état civil pour proposer une révision des textes régissant ces concours. L’objectif est d’adapter les dispositions en vigueur afin d’intégrer des cas spécifiques tels que les jugements d’adoption, les jugements de reconnaissance, les jugements de reconstitution d’acte. Cette révision permettra de mieux prendre en compte les réalités sociales et administratives tout en préservant le principe d’équité qui guide l’action du ministère.
« Il faut préciser que, conformément aux directives issues du Conseil interministériel sur les examens et concours, le Ministre avait accordé une dérogation à tous les candidats ne disposant pas de pièce d’état civil pour leur permettre de passer les examens. Ainsi, tous les candidats avec ou sans pièce d’état civil ont pu passer les examens et concours, sessions de 2024. Des mécanismes de régularisation de la situation des candidats sans pièce d’état civil sont actuellement mis en œuvre dans les académies » lit-on aussi sur le texte.
Le Ministère appelle à la responsabilité de tous dans le traitement et la diffusion des informations relatives à la gestion des examens et concours ainsi que des politiques éducatives.