Suppression du CESE et du HCCT : Aïssata Tall Sall avertit le Gouvernement : « qu’il prenne l’engagement de voter ces institutions sous une autre forme ».

La Présidente du groupe parlementaire « Takku Wallu » Aïssata Tall Sall pense que la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales ainsi que le conseil économique social et environnement est une mauvaise idée. Il a averti le Gouvernement pour qu’il ne procède pas en un retournement de veste en faisant voter pour la création de ces institutions sous de nouvelles formes.

Aïssata Tall Sall a d’abord regretté l’actualité qui a suivi l’installation de l’Assemblée Nationale avec la radiation de Barthélémy Diaz. « Et aujourd’hui, voilà qu’on nous demande de rentrer encore dans la négation de deux institutions de la République » a-t-il dit.

« Je pense que pour le symbolisme, pour le formalisme, nous aurions pu inaugurer notre législature par des actes positifs et éviter des actes négatifs. Cela d’autant plus que rien, absolument rien, ne nous dicte l’urgence de procéder ainsi.  Parce que pendant que nous le faisons, dans la négation des institutions, dans la négation de nos collègues, voilà que la loi de finances initiale nous attend. Les Sénégalais attendent leur budget, ils attendent comment ils vont être gouvernés, ils attendent avec quels moyens ils seront gouvernés. Une loi de finances rectificatives également nous attend. Comment avez-vous financé les élections législatives qui n’étaient pas inscrites à la loi de finances initiales de 2024? Voilà les urgences que notre législature avait à régler plutôt que d’entrer dans les négociations » est-elle d’avis.

Elle a poursuivi en rappelant le rôle de ces deux institutions.

« Le Conseil économique, social et environnemental existe depuis 1961. C’est une institution aussi vieille que l’indépendance du Sénégal et vous demandez qu’on le supprime.

Mais quelle est l’opportunité de le supprimer? On nous dit, et je reprends l’exposé des motifs, l’exposé des motifs qui est d’ailleurs très sommaire dans ses arguments. L’exposé des motifs nous dit que, sous ce rapport, le contexte national actuel laisse apparaître le besoin de resserrement de nos institutions.  Il y a des institutions qui sont consubstantielles à l’État.

Il y a des institutions qui sont vitales à la démocratie.  Il y a des institutions qui sont tout simplement nécessaires pour le dialogue que nous devons avoir, les institutions et les citoyens.  C’est le cas du Conseil économique, social et environnemental » a indiqué l’ancienne mairesse de Podor. Elle poursuit. « Et on l’a dit ici, du haut de ce pupitre, pour que je ne le répète pas. Je voudrais tout simplement reprendre l’honorable député Tafsir Thioye. Qu’est-ce qu’il a raison de dire si le président, si le gouvernement pense que le Conseil économique, social et environnemental n’est pas nécessaire, qu’a-t-il à recevoir les patrons?  Parce que ce sont les patrons d’entreprises, ce sont nos capitaines d’industrie, ce sont les ordres professionnels qui dialoguent ainsi avec la présidence de la République et le gouvernement. Voilà à quoi sert le Conseil économique, social et environnemental. Et dans tous les pays du monde, dans toutes les démocraties du monde, vous retrouverez une telle institution. Le Haut Conseil des collectivités territoriales, qui est la chambre de dialogue, de discussion, de débat et de proposition avec les territoires.

C’était le parachèvement de la loi de décentralisation de 1996.  Tantôt on a parlé du Sénat, tantôt on a parlé du Haut Conseil, mais l’institution, elle est nécessaire »

Elle a fini par interpeller le gouvernement pour lui demander de pas faire revenir quelconque de ces deux institutions par la fenêtre avoir l’avoir fait passer par la porte. « Si ces suppressions-là sont nécessaires, qu’il (le Gouvernement) prenne ici l’engagement devant le peuple sénégalais que jamais ces institutions ne reviendront ici pour qu’on nous demande de voter sous une autre forme. Qu’il prenne l’engagement solennel et devant le peuple sénégalais. Cela dit, j’entends ceux-là qui ont dit « institutions budgétivores », j’entends ceux-là qui ont dit « ça prend de l’argent ». Si seulement le gouvernement, avec la suppression de cela, entend faire des écoles, des hôpitaux, des routes, et tout ce qu’on a dit, le gouvernement n’a qu’à démissionner ici et maintenant. Parce que le propre d’un gouvernement, c’est d’avoir ses institutions et de conduire la politique de développement au profit des Sénégalais.

Les deux ensembles, et en même temps, comme l’a fait pendant 12 ans, le Président Macky Sall à la tête de ce Sénégal » a conclu Mme Sall