Fonds intergénérationnel d’un montant de 7.250.750.000 FCFA logé à la Présidence : Pape Malick Ndour dénonce une violation de la loi

Pour Papa Malick Ndour, économiste et ancien ministre de la jeunesse, il existe une incohérence entre le projet de LFI de 2025 et les promesses du « projet » pour l’année 2025. Ni la croissance projetée (8,.8%), ni le taux de pression fiscale (19,3%) retenu, ni les investissements prévus (2.047 milliards) encore moins le déficit budgétaire projeté (7,08%) par le projet de la LFI 2025 ne sont conformes aux promesses faites dans le document a-t-il dit. Il a décelé par ailleurs une violation flagrante et audacieuse de la loi sur la gestion du fonds intergénérationnel d’un montant de 7.250.750.000 FCFA.

Dans la loi de finances initiale 2025, un fonds intergénérationnel d’un montant de 7.250.750.000 FCFA, constitué des recettes issues du pétrole et du gaz, est mis en place a indiqué PM Ndour. Selon les inscriptions du projet de loi de finances visibles à la page 76 du document, ce fonds est logé à la Présidence de la République. Ce qui constitue une totale violation de la loi 2022-09 du 19 avril 2022, qui encadre la répartition et la gestion des recettes provenant de l’exploitation des hydrocarbures estime t’il. L’article 8 de cette loi est formel : la gestion de ce fonds incombe au Fonsis, et non à la Présidence de la République rectifie t’il.

« Cette violation flagrante et audacieuse de la loi soulève des préoccupations quant à la bonne gestion de ces dits fonds destinés à garantir, pour les générations futures, une épargne constituée à partir des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures et rentabilisée à travers des placements. Ce fonds, qui aurait dû être placé sous la gestion d’une entité spécialisée, le Fonsis, afin de garantir sa rentabilité et sa pérennité, est désormais exposé à des risques d’inefficacité. Je lance un appel solennel aux nouvelles autorités : respectez la loi. Si vous estimez que c’est Diomaye qui doit gérer le fonds, la voie légale reste ouverte. Vous avez la majorité à l’Assemblée nationale, vous pouvez proposer et faire modifier la loi. N’est-il pas plus facile de le faire ? À défaut, vous pouvez même modifier le décret portant répartition des services de l’État en plaçant le Fonsis sous l’autorité directe de la Présidence de la République. C’est un signe minimal de considération et de respect vis-à-vis de la loi » indique l’ancien ministre.

Il a indiqué qu’il saisira dès aujourd’hui le Forum Civil, Amnesty International, ONG 3D et Africa Jom Center d’Alioune Tine, en espérant qu’ils porteront le combat pour un retour à la légalité sur un sujet aussi crucial que la gestion des ressources naturelles.

« En attendant, mes questions restent les suivantes et sont exclusivement posées au duo Diomaye-Sonko : Pourquoi cette insistance à gérer cette manne financière en violant les dispositions claires de la loi ? Pourquoi la Présidence de la République et non le Fonsis, comme le prévoit la loi ? Pourquoi le fonds intergénérationnel et non le fonds de stabilisation, le Fongip, bref, les dizaines de fonds ?

Pour finir sur le projet de loi de finance 2025, ni la croissance projetée (8,.8%), ni le taux de pression fiscale (19,3%) retenu, ni les investissements prévus (2.047 milliards) encore moins le déficit budgétaire projeté (7,08%) par le projet de la LFI 2025 ne sont conformes aux promesses faites dans le document du « projet ou stratégie nationale de développement 2025-2029 » pour l’année 2025 a-t-il aussi assuré. « En résumé, il existe une incohérence entre le projet de LFI de 2025 et les promesses du « projet » pour l’année 2025 » conclut Pape Malick Ndour.