Pour une fois depuis bien longtemps, une émission de bons du Trésor du gouvernement sénégalais est revenue infructueuse et a dû être annulée. Un échec qui pourrait être interprétée comme un manque de confiance des partenaires envers le gouvernement
Le Premier ministre Ousmane Sonko nous promet enfin sa Déclaration de politique générale (Dpg) « pour bientôt ». Le Conseil des ministres, avant-hier, dans son communiqué, nous a informés que les différents services du gouvernement s’attelaient à lui préparer le meilleur discours jamais entendu par des députés, depuis que l’Hémicycle de la Place Soweto en accueille. D’ailleurs, Ousmane Sonko n’est-il pas le meilleur Premier ministre que le Sénégal ait jamais connu, si l’on en croit notre Bien Elu président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye ? Ce dernier ne saurait donc juste exprimer ce qui lui passe par la tête, pour rester dans le cadre du respect dû. Pour en revenir au chef du gouvernement, au-delà de son discours déjà historique, on attend de lui qu’il mette enfin en œuvre les recettes qu’il a gardées en réserve pour sortir le pays du marasme. On se souvient qu’il n’y a pas longtemps, il a reconnu lui-même que ses déclarations « défaitistes » sur l’état des finances publiques de l’Etat ont contribué à effaroucher des partenaires techniques et financiers du Sénégal. Au point que le pays a des difficultés à trouver des fonds pour le financement de ses projets. La dernière illustration en date vient de se dérouler sur le marché financier sous-régional. Le Sénégal a voulu lever, sur le marché de l’Uemoa, la somme de 25 milliards de francs CFA. Une broutille pour notre pays dont on imagine que les autorités en avaient besoin pour des urgences. La somme, soumise le vendredi 29 novembre, sous forme de Bons assimilés au Trésor (Bat), avait pour date de valeur le lundi 2 décembre dernier. Or, à cette date, le Sénégal a reçu… Zéro soumission ! Personne n’a voulu de l’émission de la seconde économie de l’Uemoa ! Aucun des spécialistes de l’UEMOA-Titres n’a pu donner des explications sur ce défaut du marché, quant à la demande des autorités sénégalaises. Et du côté des pouvoirs publics, le maître-mot est le silence. Personne ne veut se prononcer. Cela est assez étonnant, quand on sait que la dernière levée des fonds sur le même marché, par le Sénégal, date du 15 novembre. Les autorités cherchaient 180 milliards de Cfa, en Bat, qui ont été largement couverts, même pour une échéance d’un mois. Les 25 milliards qui sont revenus infructueux, étaient aussi des Bat, qui avaient une échéance de 39 jours. Il faut chercher avec patience pour trouver une demande du Sénégal qui revienne aussi infructueuse. Il faut toutefois noter également que depuis l’arrivée au pouvoir du Président Diomaye Faye, il ne se passe pas un mois sans que le Sénégal ne fasse recours au marché de l’Uemoa, entre autres, pour une levée de fonds. La plus courante étant de placer des bons du Trésor à des échéances excédant rarement un an. Ce qui montre un gros besoin de trésorerie que les nouvelles autorités n’ont pas beaucoup de moyens à couvrir. Le rejet de la dernière opération serait-il la preuve d’une certaine saturation quant aux nombreuses sollicitations, ou plus prosaïquement, l’expression d’une méfiance du marché par rapport aux performances du Sénégal ? En tout cas, le gouvernement, sous la houlette de notre brillant Premier ministre, serait bien avisé de dissiper rapidement ce début de malaise.
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