Dualité au sommet de l’État : « Senegaal Kesse » redoute une instabilité constitutionnelle

En conférence de presse ce Mercredi, la coalition « Senegaal Kesse » a mis le doigt sur les caprices du Premier Ministre Ousmane Sonko qui pourrait indique-t-elle être la plus grosse source d’instabilité constitutionnelle en cours au Sénégal.

En effet fait remarquer Thierno Alassane Sall et Abdoul Mbaye, le Premier ministre ne s’embarrasse plus de formes pour s’afficher comme le vrai patron de l’Exécutif, ce qui est objectivement porteur de confusion et d’instabilité à court ou moyen terme, dans la mesure où notre Constitution ne reconnaît qu’un seul chef de l’Exécutif et un Gouvernement qui dépend de lui.  « Je me contenterai à cet égard de rappeler 3 faits fort graves qui nous conduisent vers une incertitude et au-delà vers une instabilité probable au niveau de notre Exécutif. Nous avons un Premier ministre qui se permet de promettre de corriger un décret présidentiel. Je fais évidemment référence à l’affaire Samba NDIAYE, et il le fait à travers un post désobligeant publié dans les réseaux sociaux. Nous avons un Premier ministre qui, en meeting électoral, corrige et redéfinit la stratégie militaire du Sénégal à ses frontières, usurpant des responsabilités du Chef de l’Etat et de ses chefs militaires. Enfin, nous avons un Premier ministre qui dénonce publiquement l’incapacité à agir de ministres placés sous sa direction (ceux de la justice et de l’Intérieur), et menace de leur substituer les milices de son parti pour affronter physiquement ceux qui perturbent sa campagne. Le tout dans une déclaration étonnante qui les cite après un Président de la République ramené au même stade » rappellent-ils.

Pourtant, notre Constitution précisent-ils fait totalement dépendre Premier ministre et ministres du Président de la République.

« Pourtant, dans le même temps, la justice suit son cours. Des individus ont été arrêtés. Mais le Premier ministre tient dans la même déclaration à confondre, ministre de la Justice qu’il met à ses ordres et La Justice dans des déclarations de campagne. Qu’il sache que le ministre de la Justice n’est pas la Justice dans notre pays. Ces exemples sont cités afin que nous puissions constater ensemble que, dans notre pays, le droit est en train d’être nié, l’État malmené, comme si l’objectif du projet est de plonger le Sénégal dans un chaos propice à une remise en cause définitive de son statut d’État de droit, par petites touches aujourd’hui et par des séries de lois prétextes demain ».

C’est la raison pour laquelle cette conférence de presse vise à souligner à quel point l’heure est grave.

Que tous, citoyennes et citoyens soyons debout pour dire « non », et nous opposer à ce funeste projet. Non par des pierres ou des cocktails Molotov, mais par les bons choix que nous permet le fonctionnement de notre démocratie le 17 novembre prochain. L’Assemblée nationale est la pierre angulaire de toute démocratie. Mais jamais au Sénégal elle n’a tenu son rôle. L’Assemblée nationale s’est contentée d’accueillir une majorité automatique. Elle se contente d’applaudir, et plus récemment, en y ajoutant des insultes et bagarres entre députés.

Ils ont enfin proposé aux sénégalais de ne pas donner une majorité automatique au régime en place, ouvrant ainsi la porte à une quasi-dictature dont les prémisses sont déjà vécues.