La violence s’est invitée à Saint-Louis à quelques jours de la clôture de la campagne électorale. Un groupe d’individus ont fait irruption dans le marché Sor et ont violenté des jeunes. La coalition « Samm Sa Kaddu » accusé d’être les auteurs de cette intrusion violente, Ousmane Sonko, Premier ministre et leader du parti PASTEF, a lancé un appel enflammé aux « patriotes » du Sénégal, déclarant que la coalition de Barthélemy Dias n’aurait plus de place pour mener campagne en toute impunité. Les agents de sécurité de la coalition ont été arrêtés. L’appel à la loi du talion du Premier Ministre repris par de hauts dirigeants de l’administration, tous nommés par le Président selon Thierno Alassane Sall est très grave.
Selon la tête de liste de la coalition Senegaal KESE cela constitue un précédent d’une extrême gravité qui, dans un pays normal, aurait conduit au limogeage immédiat des personnes concernées. D’ailleurs, a-t-il rappelé à la veille de l’ouverture de la campagne pour les élections législatives, le Président Diomaye avait jugé nécessaire d’avertir les coalitions en lice d’éviter le recours à la violence. Cet avertissement, probablement motivé par les informations en sa possession, n’a pas été suivi d’actions conséquentes de la part de l’État lorsque le siège d’une coalition a été attaqué avec des cocktails Molotov, ni lorsque l’un des chefs de Pastef à Dakar a appelé ses partisans à s’armer. Inévitablement, la violence non réprimée par les autorités détentrices du monopole de la Justice, s’apparente à une double violence et appelle à davantage de violences.
« Le cortège du Premier ministre a, à son tour, été la cible de jets de pierres. Et l’escalade tragique survenue à Saint-Louis semblait presque inscrite dans cet enchaînement fatal, tant les cortèges subissent les harcèlements de certains individus cherchant à les empêcher de mener campagne dans la sérénité. Face à cette situation, le Premier ministre, bien que disqualifié pour s’en plaindre au vu de son rôle dans l’avènement de ce climat de haine, dispose des instances appropriées pour prendre les mesures nécessaires. Outre ses réunions de travail avec le Président, le Conseil national de sécurité ou encore le Conseil des ministres sont les cadres propices à cet effet ».
Au lieu de faire face avec hauteur et gravité à ce risque majeur pour la sécurité du pays, comme l’exige son rôle, le Premier ministre indique t’il choisit de nouveau d’endosser l’uniforme de chef de milice, cette fois contre l’État qu’il dirige. « Son appel à la loi du talion est repris par de hauts dirigeants de l’administration, tous nommés par le Président. Cela constitue un précédent d’une extrême gravité qui, dans un pays normal, aurait conduit au limogeage immédiat des personnes concernées. Mais comme le Sénégal semble tolérer un « ticket » de facto non prévu par la Constitution, on frôle une crise politique majeure, alors qu’une crise économique et sociale rend déjà le pays hautement inflammable » déplore t’il.
Il a appelé les deux têtes de l’exécutif à évaluer, avec impartialité et un sens accru de leurs responsabilités, les périls auxquels nous expose leur rivalité désormais officiellement proclamée par le Premier ministre.