Dans une déclaration percutante, Bougane Gueye Dany, leader du mouvement Gueum Sa Bopp et candidat sur la liste de la coalition Samm Sa Kaddu, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie de persécution politique à son encontre. Après douze jours de détention, Bougane s’exprime avec gravité et conviction, déplorant les dérives qu’il impute aux acteurs de la scène politique actuelle. Il rend un hommage appuyé à Mouhamadou Moustapha Ba, ancien ministre de l’Économie et des Finances, disparu récemment, soulignant que le Sénégal perd l’un de ses plus éminents serviteurs publics, et présente ses condoléances à la famille du défunt.
« Une persécution orchestrée » : entre arrestations et injustice
Au cœur de son discours, Bougane Gueye Dany décrit une succession d’arrestations arbitraires et de restrictions de liberté qui témoignent, selon lui, d’une répression intentionnelle dirigée contre sa personne. Il revient sur les événements récents à Tambacounda, où il a été arrêté dans des conditions qu’il qualifie d’illégales, affirmant que cette décision politique bafoue les principes fondamentaux de la Constitution. « La justice a prouvé qu’elle reste le dernier rempart pour le respect de nos libertés individuelles, souvent menacées par des initiatives politiciennes, » déclare-t-il, tout en affirmant son intention de se battre pour l’équité et la transparence.
La cible principale de ses critiques est Ousmane Sonko et son parti PASTEF, qu’il accuse de manœuvres politiciennes visant à restreindre sa liberté et celle de ses soutiens. Selon Bougane, certains hauts responsables, sous l’impulsion de l’autorité politique, agissent comme des « militants de Pastef », relayant des consignes qui, d’après lui, n’ont rien de légitime. « Ils ont déployé toute leur énergie pour appliquer une décision politique, illégale et en violation de la Constitution, uniquement pour me mettre en prison, » martèle-t-il, avant de souligner que les enregistrements vidéo prouvent l’illégalité des procédures utilisées à son encontre.
Bougane Gueye Dany défend son bilan et se présente comme un homme de terrain, rappelant son engagement de longue date au service des populations. « Où était Ousmane Sonko en 2012, lorsque j’ai mobilisé 500 millions pour secourir les populations touchées par les inondations ? » interroge-t-il, mettant en avant ses nombreuses initiatives humanitaires. Au-delà de sa situation personnelle, il témoigne de sa sympathie pour les sinistrés de Bakel, pour lesquels il a organisé une mission humanitaire qui aurait, selon lui, été délibérément entravée.
La situation carcérale au Sénégal est également au cœur de ses préoccupations. Marqué par son passage à la prison de Tambacounda, Bougane exprime sa solidarité envers les détenus et appelle l’État à améliorer les conditions de détention pour garantir la dignité des prisonniers. « L’État doit agir pour préserver la dignité de ses citoyens, même ceux qui sont incarcérés », insiste-t-il.
Bougane Gueye Dany exhorte les partenaires internationaux du Sénégal à porter une attention accrue à ce qu’il décrit comme une dégradation alarmante de la situation politique et financière du pays. « Nous appelons la Communauté internationale à la vigilance, car le Sénégal vit une situation inédite qui doit attirer toutes les attentions, » affirme-t-il, s’adressant directement à l’Union Africaine, à la CEDEAO et aux Nations Unies.
Dans un appel à la transparence, il interpelle le Premier ministre Ousmane Sonko, l’invitant publiquement à publier sa Déclaration de patrimoine dans les 24 heures, à clarifier sa position sur la criminalisation de l’homosexualité, et à répondre aux rumeurs concernant l’existence d’un compte bancaire à l’étranger. Bougane se montre intraitable et déclare que le peuple sénégalais a le droit de connaître la vérité sur ceux qui aspirent à les diriger.
Malgré les tensions, Bougane Gueye Dany remercie chaleureusement ses militants pour leur mobilisation continue et leurs efforts pour dénoncer ce qu’il appelle sa « prise d’otage ». Il adresse également ses remerciements aux Sénégalais de la diaspora, aux familles religieuses, à la société civile, et aux journalistes pour leur engagement en faveur des libertés fondamentales.
Le leader de Gueum Sa Bopp appelle les Sénégalais à accorder leur confiance à la coalition Samm Sa Kaddu lors des élections du 17 novembre 2024, en vue de « corriger l’erreur du 24 mars 2024 ». Sa déclaration, empreinte de détermination, témoigne de son engagement pour la justice sociale et la défense des droits civiques, un combat qu’il entend mener avec ses avocats jusqu’au Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies.