La Société d’Exploitation de Manantali et de Félou (SEMAF) a démarré des opérations de lâchers d’eau pour éviter la submersion des digues du barrage de Manantali. Dans un communiqué le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement parle de réels risques de pics au niveau de certaines stations du bassin du barrage de Manantali. Mais la situation est plus préoccupante que cela. L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal/OMVS a en effet déclenché la vigilance orange.
En effet dans une note portant sur la situation hydrologique et les risques de débordement du fleuve Sénégal à la date du 12 octobre 2024, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement informe qu’à la suite d’un remplissage rapide de la retenue de Manantali, la Société d’Exploitation de Manantali et de Félou (SEMAF) a démarré des opérations de lâchers d’eau pour éviter la submersion des digues du barrage de Manantali. « Avec ce procédé, il y a de réels risques de pics au niveau de certaines stations du bassin, notamment à Bakel, surtout qu’au même moment, il est enregistré des débits très importants (3.600 m³/s) du Bafing à la station de Dakka-Saidou, en amont du barrage de Manantali. Il s’agit d’une situation exceptionnelle car ces débits sont les plus importants jamais observés depuis 1961. En outre, il est noté des débits respectifs de 1.500 m³/s et de 1.165 m³/s à Diangola (Bakoye) et à Gourbassi (Falémé) » informe la source. Les simulations faites à partir de ces données, liées particulièrement aux fortes précipitations de ces derniers jours, indiquent que Bakel sera à 4.500 m³/s dans moins de cinq (05) jours, poursuit le document.
Selon l’OMVS conformément aux consignes de sécurité et d’exploitation des ouvrages, les lâchers au niveau de Manantali vont fluctuer autour de 2000 m3/s (en plus des débits venant du Bakoye, 850 m3/S et de la Falémé, 1500m3/s) qui correspondent aux prévisions suivantes : (voir images d’illustration). Conséquences ? Les cotes d’alerte seront dépassées dans toutes les stations de la vallée et du delta du fleuve Sénégal et des inondations sont possibles dans les zones habituellement inondables. Conformément aux consignes de mise en œuvre du Plan d’alerte du fleuve Sénégal, la vigilance orange est activée dans toutes les villes périphériques du fleuve Sénégal indique l’OMVS.
Le Ministre a invité les populations riveraines et les porteurs d’activités le long des berges à observer une vigilance maximale et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour se prémunir d’éventuels dégâts liés au débordement du cours d’eau.
Badou Ndao, consultant, est plus alarmiste. Selon lui, une catastrophe sans précédent serait en train de se dérouler sur la rive droite du fleuve Sénégal. De Aroundou à Yafera, Golmy, Kounghani, Tuabou, Manael, Moudery, Ndiawara, Dembancané jusqu’à Waoundé, le fleuve Sénégal sorti de son lit est en train d´emporter des villages entiers après avoir détruit toutes les récoltes a-t-il dit