Reddition des comptes : Seydou Gueye met en garde contre un règlement de compte

La reddition des comptes devrait être lancée cette semaine, selon le premier ministre Ousmane Sonko qui a fait l’annonce ce week-end à Matam lors du lancement de la 4e édition de la campagne « setal sunu reew ». Le porte-parole de l’Alliance pour la République (APR), a exprimé son soutien à cette initiative attendue et considérée comme un pilier de la bonne gouvernance. Seydou Guèye a appelé à éviter les dérives d’une « justice aux ordres ».

Seydou Guèye met en garde contre le risque d’instrumentalisation politique, exprimant ses craintes face à une possible « chasse aux sorcières ». Il rappelle que la justice doit rester indépendante, critiquant toute interférence de l’exécutif dans le processus judiciaire. « Comment un Premier ministre peut-il interdire à X ou Y de quitter le pays ? Cela relève de la compétence exclusive du juge », a-t-il souligné, en référence à l’annonce faite par Ousmane Sonko concernant l’interdiction de sortie de certains dignitaires de l’ancien régime.

Invité du Grand jury dimanche, Seydou Guèye a estimé que la reddition des comptes est une exigence incontournable pour garantir la transparence et la redevabilité au sein des institutions publiques. Il a détaillé les différentes étapes de contrôle en vigueur, allant des inspections internes des ministères à la Cour des comptes, en passant par les contrôles financiers et l’Inspection générale d’État (IGE). « Cette procédure s’inscrit dans une démarche préventive pour instaurer une culture de la bonne gouvernance », a-t-il affirmé.

Le porte-parole de l’APR insiste également sur l’importance de publier les rapports des inspections afin de garantir la transparence du processus. « Ce qui importe, c’est de sortir les rapports de l’IGE pour voir s’ils concluent à l’ouverture d’informations judiciaires ou non », a-t-il déclaré, ajoutant que cette publication fait partie des engagements de campagne du Premier ministre.

Pour Seydou Guèye, la reddition des comptes ne doit pas être perçue comme une menace, mais plutôt comme une procédure normale et nécessaire au bon fonctionnement de la République.