Conseil supérieur de la magistrature : « la séance n’a malheureusement pas tenu ses promesses de rupture vertueuse » Ibrahima Hamidou DEME

 Les nominations lors du conseil supérieur de la magistrature tenu ce vendredi au Palais de la République n’ont pas surpris les observateurs avertis. Les principaux bourreaux de Pastef ont tous été mutés à la Cour d’Appel de Tambacounda. Pour le juge Ibrahima Hamidou DEME cette première séance du CSM du nouveau régime, qui s’est tenue, après les Assises de la justice, n’a malheureusement pas tenu ses promesses de rupture vertueuse.

En effet, lors de ce conseil, les juges qui ont « trempés » dans l’affaire Adji Sarr ou encore le procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang ont été tous affectés à Tambacounda. En effet Mamadou SECK a été nommé Avocat général près la Cour d’Appel de Tambacounda, Maham Diallo président de Chambre et Abdou Karim DIOP Avocat général près la Cour d’Appel de Tambacounda. Ceux qui avaient été « loyaux » ont eux été récompensés. Mais pour le juge Déme la séance n’a malheureusement pas tenu ses promesses de rupture vertueuse.

« Faut-il le rappeler, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est l’institution constitutionnelle chargée de garantir l’indépendance de la justice. Il doit être le gardien des garanties statutaires des magistrats, de la transparence dans la nomination des magistrats et du respect du principe sacro-saint de l’inamovibilité du juge. La première séance du CSM du nouveau régime, qui s’est tenue hier, après les Assises de la justice, n’a malheureusement pas tenu ses promesses de rupture vertueuse » a-t-il fait savoir. Pour l’ancien candidat à la Présidentielle « les décisions qui y sont prises perpétuent, en effet, la présence hégémonique de l’Exécutif et la posture pusillanime des magistrats. Les critères d’affectation des magistrats doivent être objectifs. Ils ne doivent aucunement dépendre des décisions favorables ou défavorables rendues à l’égard d’un homme politique. Il faut du courage et de la volonté politique d’opérer des ruptures vertueuses du côté de l’Exécutif et un sens élevé des devoirs de leurs charges de la part des magistrats ».

Enfin dira-t-il, « tant que le chef de l’Etat ne tiendra pas sa promesse d’être au-dessus de la mêlée en veillant au fonctionnement régulier des institutions, tant que les magistrats oublieront leur rôle constitutionnel de pouvoir et de gardien vigilant des droits et libertés, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et l’Etat de droit tant espérés ne seront qu’un leurre ».