Dans le cadre d’un Conseil interministériel consacré à la problématique des accidents de la circulation, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a exposé ce jeudi à Dakar une nouvelle approche gouvernementale visant à endiguer le fléau des accidents routiers qui afflige le pays.
« Les accidents de la circulation sont devenus d’une récurrence alarmante, engendrant un lourd tribut en vies humaines« , a déclaré M. Sonko, avant d’annoncer : « Dorénavant, chaque accident fera l’objet d’une évaluation minutieuse. Nous exigerons des comptes-rendus détaillés et les responsabilités seront clairement établies. »
Le chef du gouvernement a souligné l’importance cruciale de cette démarche : « Tant que nous n’instaurerons pas une culture de responsabilisation assortie de sanctions appropriées, la problématique des accidents de la circulation demeurera irrésolue. »
Dans cette optique, M. Sonko a mandaté une « évaluation rigoureuse » des 22 mesures instaurées par le précédent gouvernement pour lutter contre l’insécurité routière. Cette évaluation devra être finalisée avant le 30 septembre. Parallèlement, il a enjoint les différents acteurs concernés de proposer, « de manière précise et circonstanciée », des mesures conservatoires adaptées à la situation actuelle, et ce avant le 16 août.
Le Premier ministre a par ailleurs exhorté l’ensemble des parties prenantes du secteur à veiller scrupuleusement au respect des dispositions en vigueur au sein de leurs services respectifs. Il a notamment appelé les forces de défense et de sécurité à redoubler de vigilance lors des contrôles routiers.
« Il est impératif que la population prenne conscience que l’État se doit d’assumer pleinement ses responsabilités face à cette recrudescence des accidents de la circulation« , a martelé M. Sonko. Il a identifié, outre le facteur humain, la vétusté du parc automobile et les déficiences infrastructurelles, la corruption endémique et le manque de synergie entre les différents services comme les principales causes de cette hécatombe routière.
Dans une perspective à plus long terme, le chef du gouvernement a chargé les services compétents de formaliser les réflexions sur « les mesures structurelles telles que la formation, le financement ou encore le cadre législatif, afin de les intégrer aux états généraux du secteur des transports », un forum où « les décisions majeures seront entérinées ».
Tout en appelant à une prise de conscience collective, M. Sonko a plaidé pour la compréhension et la patience de ses concitoyens, le temps de mettre en place des mesures d’accompagnement adéquates. Il a néanmoins souligné que « la fermeté doit prévaloir ». Le Premier ministre a précisé que si l’État peut faire preuve « d’une certaine tolérance et d’un encadrement intelligent », il se montrera « intransigeant face aux comportements individuels répréhensibles ».
Abordant la question épineuse des motos-taxis, communément appelées « Jakarta », M. Sonko a insisté sur la nécessité de réglementer ce secteur. Il a notamment rappelé l’obligation du port du casque pour les conducteurs, une mesure visant à minimiser les traumatismes en cas d’accident.
« Les accidents impliquant des motos ‘Jakarta’ sont plus nombreux que ceux impliquant des voitures », a-t-il fait observer. « Bien que ce secteur, pourvoyeur d’emplois de masse, nécessite une certaine souplesse réglementaire, il est impératif de respecter scrupuleusement les mesures de sécurité », a conclu le Premier ministre.
Awa Loum