DÉCLARATION LIMINAIRE
Mesdames, Messieurs,
Au nom de l`APR et de son Président, nous vous remercions de votre présence
Vous aurez constaté de vous mêmes notre option de respecter la courtoisie républicaine des 100 jours. Ce silence était choisi et non subi
Le Président de la République a choisi de mettre un terme à la trêve de façon si inélégante.
Bref, l’ objet de la rencontre de cet après-midi est de livrer notre appréciation sur les 100 jours mais également d’apporter des éléments de clarification relativement à quelques contrevérités relevées ça et là.
Une appréciation simple : absence de cap, absence d’orientation sur les politiques publiques, inexistence du Projet, reniements en cascade, dénigrements, menaces, inquisitions et perquisitions fiscales, pertes d’emplois…..
Le seul bémol observé, c’est la poursuite de nos grandes réalisations : poursuite du PSE, mise en exploitation de Sangomar pour le pétrole,mise en service du BRT, reprise de l’opération mensuelle de nettoiement etc…
Certes pour nous, les 100 jours ne peuvent pas faire l’occasion de présenter un bilan mais restent une opportunité majeure pour définir un cap, les orientations fondamentales de la vision et du projet politique à mettre en œuvre pour apporter réponses aux attentes et aspirations légitimes des populations.
Hélas ce furent 100 jours d’incompétence, de bavardages, de reniements, de tâtonnements et de confusions de rôle.
Le constat est évident : 100 JOURS SANS VISION, 100 JOURS SANS PROJET, 100 JOURS SANS BAISSE SIGNIFICATIVE DU PRIX DES DENRÉES DE PREMIÈRES NÉCESSITÉS,100 JOURS DE CONSPIRATION CONTRE LA MAGISTRATURE, 100 JOURS DE HARCÈLEMENT DE LA PRESSE ET DES ENTREPRISES DU SECTEUR PRIVÉ.
Le Président Bassirou Diomaye FAYE lors de sa sortie médiatique a cru devoir malicieusement ternir l’important travail fourni par le régime sortant décrivant dans une logique de dénigrement infondé et indigne de son rang les performances économiques et budgétaires du Sénégal au cours des 3 dernières années. Au-delà du fiasco, son émission taillée sur mesure a permis de déceler une faiblesse conceptuelle dans sa vision du Sénégal de demain masquant ainsi ses insuffisances dans la mise en œuvre du fameux « projet de transformation systémique ». Par endroit, sa sortie révèle une absence préoccupante de maîtrise à minima du Budget et ses règles d’exécution .
Il est important de rappeler qu’en dépit des événements violents de 2021, sciemment provoqués par son camp, à des fins subversives notoires, le Sénégal a connu une croissance remarquable de 6,5%. Cela a été réalisé grâce à des efforts soutenus d’une gestion des finances publiques saines, une stratégie pertinente d’amélioration de l’attractivité du pays et des réformes structurelles majeures. Ce travail a permis de réaliser une croissance dynamique indéniable et des relations solides avec nos partenaires techniques et financiers. Cette consolidation budgétaire engagée, grâce aux réformes entreprises pour mobiliser des recettes et rationaliser des dépenses, a permis la réalisation d’infrastructures routières, aéroportuaires, portuaires, sportives, sanitaires, universitaires, judiciaires , sécuritaires et scolaires modernes qui ont radicalement transformer le pays en moins d’une décennie. La projection de croissance en 2023 à 8,8% aurait pu se réaliser si l’exploitation du pétrole et du gaz avait démarré comme prévu dans le dernier trimestre 2023. Cette croissance sera très certainement entre 6 et 7%. L’économie sénégalaise est résiliente et dynamique, avec une croissance parmi les plus élevées du continent.
Sur les Fonds Politiques, il convient de rappeler avec force l’engagement majeur du président BDF maintes fois réitéré de les supprimer sans délai une fois arrivé au pouvoir.
Malheureusement sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, c’est le reniement qui prévaut. Faute de les supprimer, il a décidé de les rebaptiser en fonds secrets après avoir avoué commencer à les utiliser.
Toujours sur ce point, le président BDF affirme sans sourciller qu’il n’a rien trouvé en arrivant au pouvoir. Cette réponse traduit son ignorance manifeste des règles et mieux un défaut palpable de coordination avec ses services dont il vante curieusement la compétence. Ce qui est convenu d’appeler « fonds politiques » de la présidence de la République sont des fonds votés à l’Assemblée nationale dans les rubriques et montants ci-après dans la LFI 2024:
1. les Fonds de solidarité africaine: 2.156.296.000F
2. Fonds spéciaux de la Présidence de la République: 3,5 milliards fcfa
3. Fonds d’intervention sociale de la Présidence de la République: 2,3 milliards fcfa
Soit au total, 7.956.296.000F.
Ces fonds susvisés existent et sont votés par l’assemblée nationale depuis plusieurs décennies sans subir une quelconque variations ni à la hausse ni à la baisse.
Des Présidents Senghor à Macky Sall en passant par les Présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, aucun chef d’Etat n’a eu le manque de pudeur et l’inélégance de mettre cette question d’ordre stratégique sur la place publique.
Pour rappel, ces fonds sont mobilisés conformément aux règles d’exécution budgétaire et font l’objet d’un rapport trimestriel communiqué à la représentation nationale. Il ne s’agit pas d’argent frais logé dans les placards de la présidence de la République. Un examen attentif du rapport d’exécution du budget au premier trimestre 2024, publié par le MFB, actuellement sur le site dudit ministère des Finances et du Budget permet de se rendre compte que le budget 2024 n’a été utilisé qu’à concurrence de 24,3% . D’ailleurs, le président Diomaye le reconnaît en affirmant avoir utilisé ces fonds pour soutenir des personnes malades qui avaient besoin d’assistance. Où aurait t-il pu trouver cet argent si ce n’est la mise en œuvre desdits fonds?
Sur les stocks de sécurité, le Président Diomaye a trouvé un pays bien approvisionné avec une réserve sécuritaire ayant permis au pays de fonctionner naturellement. L’affabulation sur le chargement du navire pétrolier relève de l’hérésie. Il apprendra que les déchargements de nos commandes pétrolières ont toujours été effectués au rythme des acomptes versés par l’Etat à ses fournisseurs, ce qui a permis au Sénégal depuis plus d’une décennie de rompre avec les délestages .
Sur la question du prix de l’eau fixé par arrêté interministériel et non par décret, il convient de souligner que l’Etat du Sénégal a conclu avec Sen’Eau société dans laquelle il est avec les employés sénégalais l’actionnaire majoritaire , une convention exigeant de l’Etat la garantie de l’équilibre financier et des évaluations périodiques du prix de l’eau. Il ne s’agit ni plus ni moins du respect d’un engagement contractuel de l’état du Sénégal.
Sur l’anéantissement annoncé de contrats régulièrement signés avec des partenaires et les initiatives de renégociation aux forceps des contrats, notamment dans le domaine de la santé, de l’eau et des industries extractives, le président Diomaye prend le risque d’exposer le pays à des poursuites judiciaires et des condamnations pour rupture brutale sans aucun fondement si ce n’est la volonté du prince, de conventions régulièrement signées. Le Sénégal jusque-là a été un pays ouvert, soumis aux règles et valeurs de l’Etat de droit avec une image de démocratie et de stabilité, qui lui ont permis d’être l’un des pays les plus attractifs pour les Investissements Directs Étrangers . Ces agissements enfantins sont aux antipodes des principes de continuité de l’Etat, de promotion et de protection des investissements souscrits par l’Etat à travers plusieurs instruments juridiques internationaux.
Sur la question de la justice, les confessions anti républicaines du Président Diomaye sur le CSM sont à déplorer et nous renforcent dans notre conviction profonde qu’il est entrain de préparer soigneusement la substitution de la Justice par une justice aux ordres.
Sur la question du bon fonctionnement des institutions de la république, il est inadmissible que celui-là même qui en est le garant constitutionnel cautionne le comportement irresponsable de son PM vis à vis de la deuxième institution du pays qu’est l’assemblée nationale. Contrairement aux affirmations du président Diomaye, c’est le bureau de l’assemblée nationale qui avait mandaté le PAN pour trouver une solution consensuelle dans le cadre du dialogue des institutions. Pour dire simplement que la rencontre entre le PR et le PAN a été à l’initiative de l’assemblée nationale.
Sur le foncier, les déclarations du Président Diomaye relèvent du pur fantasme.
La spoliation foncière alléguée est fausse et inexistante. L’examen des décrets 2022-1441 du 25 juillet 2022 et celui 2023-266 du 3 février 2023 que je mets à votre disposition le prouve à suffisance .
Mesdames et Messieurs de la presse, chers invités
Vous comprendrez que le cadre de cet exercice ne nous permet pas d’être exhaustif. Comme indiqué à l’entame, nous avons préféré la clarification. Notre conviction est que pour des gouvernants, il faut une éthique de responsabilité et non celle du bouc émissaire .
Il est clair aujourd’hui que le temps est à la mobilisation du Parti et des alliés ainsi que de toutes les forces républicaines pour construire l’alternative dans l’intérêt des populations et préparer dans les meilleures conditions les prochaines échéances électorales.
FAIT À DAKAR LE 15 JUILLET 2024