Souveraineté alimentaire- Ousmane Sonko : « Nous allons y remédier au cours des prochains mois et années »

Le premier ministre a passé au crible les actions menées par le régime de l’ancien président Macky Sall sur la question de la souveraineté alimentaire. Lors d’un conseil interministériel consacré à la préparation de la Tabaski, Ousmane Sonko a déploré une improvisation gouvernementale de l’ex régime, fruit d’une absence de vision politique.

« En relisant, hier, le relevé des décisions issues du Conseil interministériel tenu l’année dernière, sur la même problématique, je me suis rendu compte que nous nous livrerons au même exercice aujourd’hui : énoncer un chapelet de mesures conjoncturelles pour parer à l’urgence d’une forte demande de nos concitoyens à l’occasion de cet évènement », a-t-il déploré.

À en croire Ousmane Sonko, « « cette pratique ne correspond pas à la doctrine de souveraineté alimentaire, déclinée dans notre programme gouvernemental, qui englobe la question de l’autosuffisance dans le domaine de l’élevage ».

Pour le premier ministre, l’ancien régime a manifestement échoué dans sa politique de souveraineté alimentaire.

« Cette improvisation gouvernementale, fruit d’une absence de vision politique, est la cause de la situation difficile que vit la plupart des Sénégalais », constate-t-il.

Les prix moyens de la viande de mouton et de bœuf ont drastiquement augmenté de 2014 à 2023 selon les données de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

« Le prix du kilogramme de viande de mouton est passé de 2782 à 4338, soit une hausse de 1556 FCFA en valeur absolue et 56% en valeur relative. Le prix du kilogramme de viande de bœuf est lui passé de 2319 à 3780, soit une hausse de 1461 FCFA en valeur absolue et 63% en valeur relative », a déclaré le PM Sonko pendant qu’il clôturait le conseil interministériel consacré à la préparation de la Tabaski.

Lors de cette rencontre, Ousmane Sonko a souligné que « la Tabaski, c’est également un moment de forte consommation d’aliments de bétail, de produits maraîchers, notamment l’oignon et la pomme de terre, produits rendus souvent très chers, et quelquefois introuvables, du fait d’une production insuffisante, mais surtout d’un manque criard d’infrastructures de stockage et de conservation. Cette situation est insupportable du point de vue socioéconomique, inadmissible au vu du potentiel énorme du pays au plan agro-pastoral, et nous interpelle tous. Elle résume tout simplement une carence manifeste de pilotage politique de nos urgences nationales. »

Il a promis de remédier à cette situation « au cours des prochains mois et années, en passant en revue les contraintes structurelles à lever pour assurer une hausse importante du cheptel national et son amélioration qualitative en termes de productivité de manière plus structurelle, le Gouvernement s’attellera à hisser la chaîne de valeur de l’élevage à la hauteur du poids de ce sous-secteur dans les activités génératrices de revenus d’une bonne partie de la population et dans la satisfaction des besoins domestiques des Sénégalais ».