Jean Luc Mélenchon sera à Dakar aujourd’hui. Ou du moins si l’on en croit le communiqué publié par le leader de Pastef Ousmane Sonko lors de leur première réunion du Bureau politique du parti le 5 Mai dernier. Pour les ex- conseiller du Président Macky Sall et Président de Groupe parlementaire cette venue ne peut apporter aucune plus-value.
Une délégation des INSOUMIS français, composée d’élus et conduite par monsieur Jean Luc Mélenchon sera à Dakar ce 14 Mai jusqu’au 18. Membre de la gauche radicale, Mamadou Sy Tounkara est d’avis que cette visite ne peut rien apporter aux sénégalais. « Qu’est qu’il peut nous apporter en termes d’idéologie ? C’est une visite idéologique, Ousmane Sonko en a le droit. Mais cette visite de Mélenchon, qu’est-ce que cela peut nous apporter ? Moi je ne vois pas grand-chose. Il se définit de la gauche radicale anti union européenne, anti système, anti euro. On verra après la visite en termes de bilan qu’est-ce que cette visite pourra nous apporter » a-t-il dit.
Selon Moustapha Diakhaté, ancien Président du groupe Parlementaire de la majorité à l’Assemblée Nationale, Mélenchon ne doit pas être reçu par le Président Diomaye Faye. « Il ne connaît pas le Pastef. Ce n’est pas un parti révolutionnaire comme il le croit. C’est un parti réactionnaire, fasciste. Ce n’est pas un parti démocratique » a d’abord précisé Diakhaté. Le Pastef est libre d’avoir des relations politiques avec tout parti politique de quelque pays que ce soit a-t-il aussi reconnu mais le Président Mélenchon ne doit pas être reçu par Bassirou Diomaye Faye. « Les relations entre partis politiques doivent être gérées au niveau des partis et non par le Président ».
Sur cet aspect diplomatique toujours et concernant les visites effectuées par le Président Diomaye l’ancien Président du GROUPE Parlementaire estime que c’est une bonne chose. « Je le félicite et je l’encourage ». Et d’autant a-t-il ajouté sur la Mauritanie jetant au passage un caillou sur la tête de Ousmane Sonko « heureusement qu’il n’a pas été élu » a-t-il ironisé. « Rappelez-vous-en 2019 lorsqu’il tenait un discours incendiaire à la place Ndatté Yalla de Dagana pour s’attaquer à ce pays en menaçant de revenir sur l’accord que la Mauritanie a signé avec notre pays. Et cela prouve qu’il ne connait pas l’histoire du pays puisqu’avait publié que Ndjeumbeut Mbodj avait épousé l’émir du Trarza. Et cette alliance avait permis aux deux royaumes de combattre la colonisation. C’était donc la place là moins indiquée pour attaquer la Mauritanie ».
Pour Mamadou Sy Tounkara par contre, ces visites sont de la poudre aux yeux. « J’ai vu le Président Diomaye se rendre en Côte d’Ivoire par exemple, mais je ne l’ai vu signer aucun accord là-bas. Quand un chef d’Etat se rend dans un autre pays c’est pour que la population ressente cette visite. Il doit être accompagné d’une armée d’investisseurs prêts à signer plein d’accords. En Côte d’Ivoire nous n’avons aucun commerce. C’est inimaginable » s’est-il plaint.
Lors du BP de PASTEF Ousmane Sonko avait aussi annoncé une tournée, sur invitation de leurs partenaires, qui devrait démarrer par les étapes de la Guinée Conakry, du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Pour le chroniqueur de la 2stv, les raisons de cette tournée sont toutes autres. Revenant sur les conséquences des coups d’Etat qui ont eu lieu dans ces différents pays (Mali, Guinée Conakry, Niger et Burkina Faso), cette visite est aussi une visite idéologique. Ousmane Sonko selon lui sera dans ces pays afin de leur montrer son soutien alors que le monde entier leur a tourné le dos. « Mais qu’est-ce que cette visite peut apporter au Sénégal ? » S’est-il encore interrogé ? Apparemment rien dira l’ancien Ministre conseiller du Président Macky Sall. « Nous sommes plus puissants que tous ces pays. Notre budget est de 7000 milliards en Guinée c’est 3600 milliards par exemple ».
Pour Moustapha Diakhaté enfin, si la visite est effectuée par Sonko sous la casquette de Pastef cela ne pose pas problème. Mais dira-t-il dans ce voyage là il faut y exclure le Mali puisqu’argumentera-t-il, « la démocratie est suspendue là-bas ». « Qu’il aille au Niger, Burkina rencontrer des partenaires politiques cela ne pose pas problème, mais qu’il ne rencontre pas des Présidents putschistes » a-t-il conseillé. « Les relations entre États ne dépendent que du Président de la République et il ne peut pas y avoir de diplomatie parallèle. Quand on est Président d’un pays démocratique on ne rencontre pas des putschistes, a-t-il rappelé pour finir.
Doudou D.