Sénégal : Quand le pétrole et du gaz ralentissent la croissance économique

Le retard noté dans l’exploitation du pétrole et du gaz a un impact certain sur les prévisions de croissance et sur les prévisions budgétaires de l’année 2024 du Sénégal. Le taux de croissance du Sénégal projeté à 8,3% en 2024 selon le rapport du Fonds Monétaire International (FMI) alors que le pays tablait sur 9,2% avec l’exploitation des hydrocarbures.

« Ces retards ont déjà eu des conséquences sur l’économie du Sénégal parce que les prévisions de croissance ont été revues à la baisse. 9,2% de croissance avait même été prévue en 2024, maintenant on parle de 8,3% », note l’économiste, Abou Kane.

Pour le Professeur titulaire à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG), il faut relativiser l’apport du pétrole et gaz pour l’année 2024 parce que dans le budget 2024, il n’y a qu’une cinquantaine de milliards issus des recettes de l’exploitation du pétrole et du gaz.

Les prévisions pourraient être meilleures pour la 2e année (2025) où le Sénégal attend 300 milliards et 500 milliards pour la 3e année (2026).

« Ce qui explique l’impact du retard dans l’exploitation du pétrole et du gaz sur l’économie, c’est qu’il y a une économie parallèle qui dépend un peu du secteur des hydrocarbures. Et, lorsqu’il y a une baisse soit des exportations ou un report de la production, toutes ces entreprises dépendantes du secteur des hydrocarbures qui devaient contribuer à la croissance ne pourront plus jouer leur rôle dans l’économie », indique le Pr Abou Kane.

Dans la foulée, les exportations du Sénégal vont baisser cette année parce qu’il y’a une bonne partie qui dépend du pétrole et du gaz.

Concernant le budget 2024 qui est arrêté à 7003 milliards, l’économiste estime qu’il y aura sans doute une baisse des prévisions. D’autant plus dans le budget, le Sénégal attend 4100 milliards de recettes fiscales qui proviennent des activités économiques qui se déroulent dans le pays.  Alors que durant le premier trimestre de 2024, l’économie a été ralentie par les tensions politiques et préélectorales qui ont freiné l’ardeur des acteurs du secteur privé et des investisseurs.

Sur la baisse du coût de la vie un des chevaux de bataille du régime actuel elle pourrait connaître un grand retard selon le Professeur Kane toujours l’Etat aura besoin de marge de manœuvre pour procéder à des réductions de taxes ou d’impôt mais risque de faire face au fonds monétaire international très regardant en ce qui concerne certaines subventions.

Au sujet du budget 2024 estimé à 7003 milliards, d’ailleurs, le FMI avait demandé au Sénégal revoir sa copie à cause des retards notés sur le début de l’exploitation des hydrocarbures. En effet, le Sénégal misait beaucoup sur l’exploitation du pétrole et du gaz pour booster son économie et accélérer la croissance.