Rapport France/Nouvelles autorités sénégalaises: ce qu’en pense Jean Baptiste Placca

Le Président Bassirou Diomaye Faye a été élu dans un contexte où un vent anti-français souffle en Afrique de l’ouest. Si dans d’autres pays, le divorce avec la France semble avoir été consommé, pour le cas du Sénégal, le journaliste Jean Baptiste Placca temporise. « Je ne vais pas faire de procès d’intention mais je pense que les dirigeants sénégalais ont l’air d’avoir un peu plus la tête sur les épaules que ceux qui, d’ailleurs, dans un cadre totalement anticonstitutionnel se sont emparés du pouvoir dans d’autres pays de la sous-région », a déclaré le journaliste dans l’émission Grand jury de ce dimanche.

Selon le chroniqueur à Radio France International (RFI), « quand on arrive aux affaires, il y a des ruptures qui sont possibles, d’autres qui le sont un peu moins et d’autres qu’on a pu envisager et auxquels on renonce quand on prend conscience d’un certain nombre de réalités ». Ainsi, pour M. Placca, « le Sénégal apporte autant à la France que la France apporte au Sénégal ».

Par ailleurs, le journaliste ne voit pas l’intérêt de choisir de travailler avec un pays et non avec un autre si on peut travailler avec tout le monde. « Ceux qui prennent le pouvoir dans certains pays et qui disent qu’on va rompre avec Washington, Paris, Bruxelles pour être avec le Kremlin et autres, je pense que ce n’est pas d’une très grande intelligence. Le monde change et aujourd’hui, les Etats africains ont un peu plus de poids vis-à-vis de leurs partenaires occidentaux qu’ils en avaient par le passé. Ils peuvent donc avoir des amis de tous côtés et profiter de tous ». Allant plus loin, Jean Baptiste Placca rappelle que « la Russie a régné en Guinée, en Ethiopie mais ces pays-là ne sont pas ceux qui ont le plus progressé dans le monde ».

En outre, il estime que « le Sénégal a un rôle, avec tout le respect qu’on doit aux Maliens, aux Nigériens, aux Burkinabé, à jouer sur l’échiquier diplomatique africain et international qui dépasse les petites querelles de chapelle idéologique ».

« Eux-mêmes (les dirigeants sénégalais) sont assez responsables pour ne pas isoler leur pays et je ne pense pas que le peuple sénégalais soit dans l’état d’esprit d’aller se mettre sous la coupe de gens qui vous envoient des mercenaires », renchérit le journaliste.

IDN